communiqué de presse - hausse annoncée du prix de l'énergie électrique - Mai 2019
« Je fais l’effort pour économiser l’énergie mais pourtant ma facture ne baisse pas ! »
Cette parole d'habitant, l'association CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie) l'a souvent entendue lors des animations qu'elle réalise sur les énergies du logement (électricité, gaz et eau).
La CLCV dit non à une hausse de prix de l'électricité au 1er juin 2019 !
La CLCV s’oppose à la hausse de prix de l'électricité de 5,9% annoncée par la C.R.E (Commission de Régulation de l'Energie) au 1er Juin 2019 et en passe d’être validée par le gouvernement. Une lettre ouverte a été transmise au président de la République pour dénoncer cette hausse.
5,9% de hausse du Tarif réglementé de Vente (T.R.V.) par EDF, rien que cela, en pleine crise de pouvoir de vivre ! En effet, la CLCV rappelle que l'électricité n'est pas un bien de consommation comme un autre, s'agissant d'un bien de première nécessité. Voilà une annonce gouvernementale difficile à comprendre et surtout abusive. Cette hausse vient s'ajouter aux 40% d'augmentation du prix de l’électricité subie depuis 2008.
Cette hausse du TRV par l'opérateur historique EDF va très probablement générer par ricochet une hausse de prix des tarifs libres pratiqués par les fournisseurs d'énergie alternatifs et créer une tension forte pour les ménages.
L'autorité de la concurrence a d'ailleurs critiqué cette flambée tarifaire qui ne reflète pas la réalité des coûts de production et d'acheminement.
Les opérateurs alternatifs sont restés très dépendants de l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (ARENH) qui leur a octroyé des prix très attractifs pour débuter dans ce secteur. En contrepartie, ils devaient investir dans des capacités de production autonomes, ce qui était la condition sine qua non de cet octroi provisoire d'énergie nucléaire. Or seuls quelques opérateurs ont fait le choix de contractualiser avec des producteurs locaux d'énergie renouvelable. La CLCV craint que cette hausse supportée par tous les ménages ne soit proposée pour sauver les opérateurs alternatifs de la faillite alors qu’ils n'ont pas joué le jeu en s'approvisionnant massivement sur le marché de gros européen depuis plus de 10 ans maintenant. De nombreux opérateurs ont détourné en ce sens les principes de la loi NOME (nouvelle organisation de marché de l’électricité) qui a organisé l'ouverture du marché de l'électricité en France. L’inflation des offres alternatives d’électricité démontre que ce marché est très lucratif dans une logique "court-termiste", de recherche de profit à bon compte.
Tout donne à penser que la logique de la CRE vise à augmenter le tarif réglementé d'EDF pour permettre aux opérateurs alternatifs de continuer à être viables sur le marché. Alors que pour les ménages cette manœuvre se traduira par une hausse moyenne de 100 euros par an. La CLCV ne suit pas le raisonnement de la CRE.
La CLCV rappelle que les taxes et l'abonnement pèsent déjà lourdement sur la facture des ménages (65% du montant), ce qui constitue en soi une fiscalité injuste et aveugle, sans aucune progressivité liée aux revenus. La Contribution au Service Public de l'Electricité (CSPE) a augmenté de 112% depuis 2012 ! S’ajoutent à cela des taxes sur les taxes (TVA) pour que l’ensemble de ces prélèvements représente environ le tiers de la facture !
Pour la CLCV, l’énergie est un vrai sujet, impliquant et maitrisable, et non pas un budget contraint, imposé par le marché et subi par les ménages. Les nombreuses séances d’information organisées par la CLCV s’emploient à favoriser la maitrise des consommations d’énergie pour le pouvoir de vivre et le bien de la planète ; un effort de frugalité bien mal récompensé !
La hausse annoncée constitue malheureusement une nouvelle démonstration de l'échec de libéralisation du marché de l'électricité des particuliers. Si cette hausse annoncée était confirmée, la CLCV attaquerait cette disposition devant le conseil d'état pour demander l'annulation et le remboursement du trop-perçu.